C’est génial !
Comme je t’avais dit dans un article précédent, à un moment dans ma vie je passe d’ingénieure en informatique à prof de bio. Et du coup, histoire de savoir au moins vaguement de quoi je parle, je lis un livre de bio. Jusqu’ici, tout va bien.
Ce bouquin me permet de me poser des questions sur Dieu et finalement de me précipiter vers Lui. Trop cool !!
La biologie, c’est tellement trop génial, tellement trop fou, tellement trop inattendu, tellement trop bizarre, tellement trop perché ! Tellement trop plein de trucs 🤩. Ce qui se passe dans le vivant est tellement magique, c’est forcément Quelqu’un qui a fait tout ça (Quelqu’un avec un max de créativité, d’humour et d’amour).
Tu sais qu’il y a des plantes qui ont un chauffage intégré pour faire fondre la neige ? D’autres se chargent à bloc d’antigels, comme le liquide lave-glace de ta voiture, pour survivre à la saison froide 🌱.
- Oula, attention Natalia, t’es en train de repartir sur une liste de fun-facts scientifiques.
- Ben voui mais c’est trop bien ! Et d’ailleurs, t’as aussi…
- Non tu arrêtes !
- Méyeu ! 🙁
C’est génial donc. Je découvre une beauté de la vie qui va au-delà des mots, que tous les funs-facs scientifiques ne peuvent décrire. C’est juste à couper le souffle. Pour te donner une idée de la génialitude de la bio : tu prends le truc le plus top génial que tu trouves, tu imagines encore un peu mieux, et tu multiplies par 4 millions.
Sauf que…
Après avoir lu un premier livre de bio conséquent, je découvre avec joie qu’il existe quasiment des bouquins détaillés sur chaque chapitre de ce "bouquin de base".
Mes yeux pétillent 🤩🤩🤩🤩, ma carte bleue fume. Je guète les occasions, en trouve assez peu, et finis par commander du neuf. On parle de bouquins de 500 à 1500 pages, qui coûtent facilement 100 balles l’un (ou plus) 💰.
La biologie végétale, le comportement animal, anatomie et physiologie humaine, la relativité générale (en sachant que j’ai pas le niveau en maths pour comprendre ça), l’univers, l’évolution, l’immunobiologie, les neurosciences, la physiologie animale, la génétique... 📕📗📘📙📚
Hey, j’ai pas les bases des autres matières ! Allez, je me prends la géologie, les maths, la physique et la chimie. Le minimum. C’est pas un caprice, c’est pour le boulot. C’est pour me former je te signale.
Et je me gave de ces bouquins. J’en descends bien 2 ou 3 par an, ce qui est assez impressionnant vu les monstres. Je les achète plus vite que je les lis.
Quoi ? Il n’existe pas de bouquin universitaire de 1000 pages en français sur la digestion ? Mais c’est inadmissible !!
7 ans plus tard
J’ai bien vu, avec le temps, que je n’avais pas du tout besoin d’avoir lu tout ça pour enseigner au niveau collège et lycée. Et aujourd’hui, 7 ans plus tard, je réalise 🤔 qu’il y avait au moins 2 trucs pas nets derrière tout ça :
J’essayais de cacher ma peur de ne pas être assez bien, de ne pas savoir assez de trucs.
Plus je sais, plus je maîtrise, plus je contrôle.
Le contrôle.
Ça c’est un truc qui craint sa race. Il te fait croire que si tu en sais assez, tout ira bien. Sauf qu’il te fait aussi croire que t’en sais jamais assez. Du coup ça commence à être sérieusement mal barré.
Je voulais tout savoir. Si j’en savais plus, je ne serais plus à la merci du médecin qui me raconte peut-être n’importe quoi, de l’article qui commence par "une étude récente a montré que" et finit par "il faut donc éviter le gluten, les produits pas bio, la viande, les laitages, tout légume cultivé à plus de 5 mètres de chez toi, tout fruit contenant les lettres A, I ou E, toute eau contenant plus de 5% d’humidité, et pour plus de sécurité il est d’ailleurs préférable d’éviter toute nourriture et toute boisson" 😒.
Si je savais tout, je pourrais enfin trancher sur ces débats interminables, plutôt que d’être ballottée dans tous les sens par des articles, opinions et arguments juste épuisants.
Si je savais tout, je n’aurais plus besoin des conseils de qui que ce soit.
L’autonomie. Oui pasque rappelle-toi : à cette époque, j’ai besoin de personne (de toute façon c’est tous des cons – t’as pas besoin de cons dans ta vie ? Ben moi non plus).
Ce contrôle, je l’ai reconnu après-coup dans plusieurs trucs :
ma façon de préparer mes cours : il fallait que je sois prête à gérer toute éventualité, que je prépare mes cours toujours plus dans le détail.
ma façon de lire les bouquins spirituels : je les lisais pour savoir, pour pouvoir prouver aux cons – pardon, aux gens – que j’avais raison. Loin de moi l’idée de laisser Dieu transformer mon cœur !
mes préparations de trajets : il fallait que je sache systématiquement où j’allais me garer, et que j’ai deux ou trois plans de rab au cas où je ne trouve pas de place à l’endroit prévu.
l’organisation de mes journées : parfois il y avait un changement de plan. Oula ! Là j’avais envie de brûler des maisons (rassure-toi, je l’ai jamais fait : trop d’impact carbone) sans même avoir de chamallows à faire griller.
Bref, il est partout.
Alors maintenant, en 2024, ça va mieux, mais le contrôle a tellement de facettes ! Il revient régulièrement sur un nouveau domaine, avec son air innocent et des grands yeux de biche 🦙, genre "non non, c’est pas moi, je ne suis pas un truc qui va te pourrir la vie et te couper de Dieu mais bien ton idée à toi qui d’ailleurs est assez géniale si tu veux mon avis".
On veut pas ton avis !!
Natalia, impératrice du lâcher prise (en devenir)
Indice pour reconnaître les pensées qui viennent du contrôle : y’a un air innocent, des grands yeux de biche et ça commence par "non non, c’est pas moi".
Merci à Aurélie et Papillon pour la relecture !
PS - Oui, l'émoji de biche est un lama. Et alors ?
Attends, j'ai une scène de fin (New Amsterdam, S1E4) !
Tu sais ce qui est encore mieux que d'être au contrôle ?
Lâcher prise !
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