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Photo du rédacteurNatalia

La tronçonneuse à double tranchant

Dernière mise à jour : 19 mai


Y’a des gens qui sont pas hétéros !


Comme tu le sais peut-être, il fut un temps où je ne me rangeais pas dans les hétérosexuels.

Là, tu peux réagir de plusieurs manières. Je te donne les extrêmes :

  1. Cool, c’est génial de ne pas être hétéro ! Il faut savoir accepter tout le monde !

  2. Inadmissible. Je vais te regarder avec mépris et dégoût pour bien que tout le monde comprenne que c’est inacceptable.


Si t’es en 1 : c’est beau la tolérance. Oui oui. Mais demande au Dieu de l’univers quand même avant de tolérer tout ce qui te passe par la tête. Il est possible qu’on comprenne pas tout et qu’il y ait des bonnes raisons à ce qu’Il nous demande de faire (ou de ne pas faire). Si tu penses que ton avis est forcément meilleur que celui du Dieu de l’univers, arrête de péter plus haut que ton dos.


Si t’es en 2 : bravo !! Tu fais partie des chrétiens qui s’assurent que les non hétéros n’approchent pas de l’église. Comme ça, ils risquent pas de rencontrer Jésus et trouver la joie et la paix. Ça leur apprendra. D’ailleurs, Jésus passe son temps avec les gens déjà parfaits, c’est bien connu !


Bien entendu, tu es quelque part entre les deux et tu as toutes mes félicitations 😆.


Identité


Bon, tout ça pour dire que j’étais pas hétéro. Attirée par les hommes et les femmes, j’avais le choix. Après avoir découvert avec déception comment fonctionnaient la plupart des couples hétéros (dont le mien), j’ai décidé d’arrêter les mecs.


J’étais déterminée à me mettre en couple avec une femme. Un projet que j’avais tellement à cœur qu’il avait fusionné avec moi. Il faisait partie de moi, de mon identité. Et j’étais plutôt contente de cette identité. Elle me permettrait d’être enfin heureuse.

Pour la suite, je te raconte pas tout le détail, y’a une vidéo qui parle de tout ça ici.


Mais en gros, début 2023, une parole très précise pour moi à l’église me précipite dans les bras de Jésus, et ce rêve se fait tronçonner la face sans ménagement.



Tonçonneuse


La personne qui prie pour moi ce soir-là me dit :

- Je vois beaucoup de confusion. 🥴

Je lui réponds du tac au tac :

- J’étais pas confuse avant de venir ici. J’étais sûre que je voulais être avec une femme.

Non mais ! C’est elle qui me rend confuse ! Elle m’énerve ! 😤


La prière continue et je ressens l’amour de Jésus pour moi avec intensité ❤️🧡💛💚💙💜🖤🤍🤎 (nan, c’est pas un drapeau LGBT !). En même temps, je fais le deuil de mon rêve, et d’un paquet d’autres trucs.


Même si c’est merveilleux de se sentir aussi aimée, j’ai l’impression qu’on arrache un morceau de mon cœur, une partie de moi. C’est violent, c’est dur, c’est brutal. Une tronçonneuse à double tranchant passe sur mes projets et mon identité, il ne reste rien.


Rien


Mon quotidien bascule. Toutes mes activités sont rasées par la tronçonneuse. Il ne reste plus rien. Plus rien de moi. Plus rien de Natalia. Plus rien de qui je croyais être. Plus rien de l’identité que j’avais voulu construire pour me protéger. Plus rien. 


Je n’écris plus, je ne code plus, je ne regarde plus de séries, je n’écoute plus de musique, je ne lis plus de bouquins scientifiques, je n’apprends plus le japonais. Tout ça ne me fait plus envie. Tout ça n’a plus de sens. Il me reste le dessin (j’ai juste arrêté de vouloir dessiner des nanas à poil), le jardin et les balades. Mais où sont les projets qui me faisaient vibrer ? Où est l’excitation de commencer à écrire un nouveau bouquin ? Où est la prise de tête de savoir comment architecturer un futur jeu vidéo ? Où est l’irrésistible besoin d’appeler l’univers entier pour partager le dernier fun-fact scientifique que j’ai lu ?


Qu’est-ce que je vais faire de mes journées moi, du coup ?


C’est marrant, cette période de rien se remplit très vite. D’abord, je lis des brouettes entières de bouquins qui parlent de Dieu 📚. Témoignages, enseignements, trucs un peu entre les deux, tout y passe. C’est génial. J’apprends tellement ! Ma foi monte en flèche. Je me sens me rapprocher de Dieu.


Ensuite, je passe du temps avec Jésus. Souvent en balade en forêt 🌲🌳 (j’ai piqué l’idée à un certain Alain), en voiture, ou autres. C’est trop cool. J’apprends à aimer et être aimée.

Sur youtube, je me mets à regarder un paquet d’enseignements 💻. Alain Auderset, Gospel Center Annecy (mon église) pour commencer, puis Sandra Dubi (pasteure de l’église), et plus tard Kathryn Krick, David Théry et d’autres. Je me gave.


Cette période de rien est bien remplie.


Le retour du quelque chose


Et puis, après 6 mois, Dieu commence à me rendre certains trucs, de manière plus ou moins inopinée. Comme si tu réalises que ton gosse joue avec :

  • Un rat mort

  • Des Lego

  • Une tronçonneuse

  • Un feutre violet


Un rat mort
Super jouet !

Là, tu commences par tout prendre sauf le feutre violet (en supposant que le gamin a compris que c'est pas pour gribouiller sur les murs). Tu jettes le rat mort et tu laves ton gamin de la tête aux pieds, puis tu lui rends ses Lego dès qu’il est assez grand pour ne pas les avaler, et la tronçonneuse beaucoup plus tard, pour des raisons qui devraient te sembler évidentes (si c’est pas le cas, consulte ton pasteur, ton prêtre ou ton psy).


Bref, je commence par récupérer l’écriture, avec le blog et un bouquin, puis le code (créer des logiciels) avec un projet de création de jeu vidéo, et là tout dernièrement je récupère la science (pour faire des animations dans une école 🐞🐜🦟🦗🕷).


Sauf que je ne me lance plus dans ces projets pour m’occuper le cerveau, pour fuir une vie trop pesante, pour m’échapper du quotidien. Ces trucs ne sont plus une tentative désespérée de remplir mes journées. Ils ne sont plus le reflet de la peur du vide.


Ils sont là pasque Jésus et moi, on aime faire des grandes choses ensemble, se précipiter dans des projets fous, et dire à tout le monde que la paix, la joie et la liberté sont à portée de main. J’essaye de suivre Ses directives du mieux que je les discerne parce que je sais que ce qu’Il prévoit pour moi est le top du top (même si parfois ça peut piquer un peu pendant un temps).


D’autres projets ont poppé dans ma vie, plus ou moins inattendus, mais toujours là pour me faire grandir.


Bref, voila. J’ai fait l’erreur de m’accrocher à la façon dont je voulais me définir (bêtise), à des projets (re bêtise), et j’en ai pas parlé ici, mais aussi à des gens (re re bêtise, ça fait 3 bêtises quand même). Mais le seul à qui je peux m’accrocher c’est Jésus, mon roc (pas un calcaire pourri plein de mousse et de galeries – plutôt un magnifique granite tout neuf, aux cristaux de mica, quartz et feldspaths étincelants) !


Au fait, pour expliquer le titre : dans la Natalia Translation de Hébreux 4 :12, la parole de Dieu est une tronçonneuse a deux tranchants qui sépare les bêtises des trucs pertinents.


Natalia, impératrice du quelque-chose inopiné.


Merci à Papillon pour la relecture !


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