-- En hommage à Carlos Payan --
Super combo
Tous les chrétiens lisent le même bouquin. C’est un bouquin qui dit que l’amour c’est cool qu’il faut se battre contre Satan (si t’es pas croyant, disons : la peur, la colère, l’addiction, la fuite, tous ces trucs nazes) et pas contre les gens.
Et pourtant, on arrive à s’insulter joyeusement sur des différences d’opinions, concernant le dit bouquin. C’est malin ça 😅.
J’ai grandi dans une branche chrétienne ou il arrive que parfois certains émettent la possibilité que les autres n’aient rien pigé, et que c’est bien des débilous d’ailleurs. J’ai adopté facilement ce point de vue. Quand t’as pas compris la valeur que t’as, mépriser un petit coup les gens permet de se sentir supérieur. C’est tout particulièrement idiot et pourtant bien bien courant : tu te prends pour une sous-chose alors tu rabaisses les autres pour oublier cette sensation. Et comme la cohérence est optionnelle, tu peux tout à fait avoir l’habitude de rabaisser les autres ET l’habitude de te rabaisser toi-même. C’est un super combo 🤪.
Dans la catégorie « je règle rien », on est bien classé.
Alors Natalia, avant de rencontrer Jésus, est en mode super combo. Je suis naze, les autres sont nazes, tout le monde est naze. C’est le festival des nazes en folie. On juge tout ça pour que la colère fermente bien, on ajoute un peu de mépris, et c’est pourri à souhait.
Méga super combo.
Les autres
Les autres, c’est tous les gens qui sont pas pareils. Ça fait du monde. Entre-autre, dans l’histoire, y’a les catholiques.
Début 2017 : le Dieu de l’univers me dit qu’il existe mais ne précise pas ce que je peux faire de cette info qui semble tout de même relativement importante.
Bon. Dans le doute, j’essaye entre-autres d’aller à la messe catholique avec une copine. C’est très bizarre. Je suis dans un élan d’ouverture à ce moment-là et les jugements sont assez légers. T’inquiète, ils vont revenir en force quelques années plus tard.
Mais même sans ces jugements en cascade, je me sens pas à ma place. C’est bizarre quand ils se mettent tous à réciter un truc, je sais jamais quand il faut s’assoir ou se mettre debout, ça me soule de donner des thunes mais je me sens obligée de mettre une pièce quand le panier passe, je me demande si j’aurais dû mettre d’autres vêtements. Bref, je suis pas à l’aise. Vraiment pas.
C’est le souvenir qui traine dans mon cœur depuis toutes ces années de l’église catholique. J’avais appris que dans la plupart des églises (catholiques ou non – mais surtout catholiques quand même), les gens font les choses par religiosité (habitude / pour montrer à l’univers comme ils sont bien) plutôt que pour se rapprocher vraiment de Dieu.
Attention, je dis « j’ai appris », ça veut pas dire que c’était vrai. J’ai aussi appris que les brocolis sont bons pour la santé, mais je suis sûre que c’est une conspiration.
Alors voilà. Pour moi, la messe, c’est trop carré, trop décidé à l’avance, trop contraignant. Dieu n’a pas sa place. Jugement validé, tamponné. (nan, pas avec une babouche)
Surprise
Et puis, début novembre 2024, je me retrouve à Oron La Ville en Suisse pour une journée église (école de réveil pour ceux à qui ça parle). Jusqu’ici tout va bien. C’est une église évangélique, mais pour ces évènements toutes les dénominations sont invitées. Ça fait un joyeux mélange🥳.
À la suite de cette journée, je reviens avec une envie forte d’aller dans mon petit village, à la messe dans l’église catholique. What ? Personne n’a parlé de catholique, de messe, d’aller à l’église du bled, ou de quoi que ce soit en rapport. C’est quoi cette histoire ? En plus là j’ai fait tout un samedi dans une église, et je me suis tapé la route pour l’aller-retour en Suisse. Je vais pas aller aussi à la messe le dimanche matin. Autre argument : il fait hyper beau et y’a des champignons plein les bois🍂🍁🍄.
Le sentiment ne part pas. Il s’intensifie même, l’insolent !
Ces dernières lignes peuvent être résumées par « Jésus m’a dit d’aller à la messe ».
Du coup le lendemain je me retrouve à la messe, avec une espèce de hâte d’y être inopinée🤩 (c’est du jamais vu dans mon petit cœur).
Réconciliation
Je passe une heure très chouette. Les chants ne sont pas du tout mon style de musique, mais je kiffe. Les paroles me touchent. Le prête parle de versets dont on a aussi parlé la veille à l’église évangélique. Comme par hasard ! Je sais jamais quand il faut se lever, c’est pas grave, je suis plus ou moins le mouvement. Parfois tout le monde se met à réciter un truc, pas grave non plus. Je suis bien. Je suis trop bien. Trop heureuse. Je flottouille dans un petit nuage ☁️.
La paix, la douceur, la joie.
(alors que, rappelons-nous, il fait beau et y’a des champignons plein les bois)
Je crois que j’ai enfin lâché tous mes jugements pourris sur l’église catholique. Il était temps ! Je me suis réconciliée avec l’église catholique (qui ne m’avait jamais rien fait d’ailleurs).
Il y a des gens qui cherchent Dieu de tout leur cœur dans toutes les dénominations. Et il y a des gens qui sont purement religieux (juste pour faire genre et par habitude donc) dans toutes les dénominations. Et pis c’est tout.
Natalia, impératrice des trompettes séchées
Merci à Papillon pour la relecture
Pour un commentaire, une question ou pour s'abonner (recevoir un mail à chaque nouvel article), c'est par là.
Liste de tous les articles là.