Nous sommes en direct des championnats du monde des pensées pourries ! Les candidates se précipitent pour faire leur tour d’honneur dans le stade immense. Une grande diversité de noirceur déferle à présent devant les yeux ébahis des spectateurs. Toutes sont efficaces, toutes sont ténébreuses, toutes nous séparent de Dieu, mais une seulement pourra décrocher la médaille d’or.
On peut maintenant donner les noms des candidates, certaines sont suivies de près par leur sous-entendu, une aide discrète mais indispensable !
Y’a pas un chrétien qui tient la route aujourd’hui, et ses deux fidèles sous-entendus :
Pas la peine de chercher, y’en a pas,
Dieu ne fait rien pour nous, il a complètement zappé qu’il avait un monde à gérer.
Tous les autres savent mieux faire que moi, je suis pas capable, sous-entendu : Dieu ne m’aime pas, il m’a créé pour rien. Celle-ci est tranchante d’efficacité.
Dans ce domaine, je suis sûr de mon coup, j’ai même pas besoin de demander à Jésus ce qu’il en pense. Une candidate solide pour le podium, qui tire sa force dans l’orgueil de sa victime. On sait qu’elle peut prendre une autre forme chez les non-chrétiens :
Je crois pas en Jésus pasque je sais bien que c’est pas possible cette histoire ! Très beau spécimen d’idée pourrie, dans la catégorie mensonge à soi-même branché sur un lit d’arrogance on est dans le haut niveau. Elle permet de cacher la peur de sortir de sa zone de confort. Ses victimes ne prennent pas le risque de demander à Jésus si par hasard il existerait pas, et passent à côté de la joie, la paix et la liberté qu’il offre.
J’ai pas le temps, sous-entendu : Dieu s’amuse à me donner plus de trucs à faire que de temps nécessaire pour le faire. C’est un sadique. Une méconnaissance du cœur de Dieu, avec un petit esprit de victimisation sont un bon environnement pour cette pensée.
Le chef me les brise (les doigts de pieds) avec ses ordres débiles, je vais faire autrement, celle-ci s’adapte subtilement avec les profs et les parents, et dissimule l’esprit de rébellion qu’elle porte en elle. Chez les chrétiens, elle se transforme parfois en J’ai pas de problème pour me soumettre à Dieu, mais les humains c’est différent. Et comme Dieu demande de respecter la hiérarchie humaine, elle sait parfaitement qu’elle est complètement absurde. Mais c’est toute la beauté de la chose : une pensée pourrie n’a pas besoin d’être cohérente, juste d’être acceptée par sa victime.
Si je ne parle jamais de cette blessure à personne, elle ne me fera pas souffrir – celle-ci fait fit des évidences décrites à la fois dans la parole de Dieu et en psychologie, se précipite sur ses victimes après un trauma et peut aller jusqu’à un déni total.
C’est épuisant de marcher avec Dieu : il faut toujours se remettre en question, pardonner, ajuster son comportement, mettre en lumière les secrets de famille qui étaient très bien où ils étaient… celle-ci est splendide d’ingéniosité. Elle est si fourbe qu’elle pourrait faire regretter à un homme assoiffé dans le désert de trouver de l’eau. Elle lui dirait : « Mais imagine, tu vas devoir plonger tes mains dans cette source et ensuite les porter à ta bouche. Tu crois que t’as vraiment l’énergie de faire ça dans l’état où t’es ? Non, il faut t’économiser. ».
Je suis pas fait pour être prof / pasteur / maman / dresseur de poney. Celle-ci paralyse tout bonnement sa victime et l’empêche d’entrer dans son appel (on notera qu’il y a probablement des gens dont l’appel est de dresser des poneys).
Je serais heureux quand j’aurais ma nouvelle voiture/mon nouveau job/ma nouvelle femme/ma nouvelle paire de chaussettes… d’une simplicité qui n’égale que son efficacité, celle-ci se renouvelle à l’infini, laissant sa victime patauger dans la frustration permanente, oubliant que sa joie vient de Dieu.
Je vais m’engager à l’église mais pas trop, il me faut du temps pour moi, et ses terribles sous-entendus : le temps pour Dieu est contre toi, et encore : ce que tu fais avec Dieu est une corvée, ce n’est pas ce qui va te combler.
Croire en Jésus, c’est pour les faibles : classique, efficace.
Payer la dîme, c’est pour les débiles et les lapins de 3 semaines, sous-entendu : et les principes spirituels, on s’en cogne.
Une pensée médaillée plusieurs fois au cours des dernières années, et qui s’accompagne volontiers d’un petit haussement d’épaules : oui, croire en Dieu c’est bien, ça aide un peu. D’une puissance déconcertante, celle-ci garde un nombre incalculable de chrétiens dans une tiédeur sans intérêt. Ils lisent les passages de la Bible parlant d’allégresse, de joie extraordinaire, de paix du ciel, de nouvelle naissance, de lumière du monde, de miracles, de réconciliation, mais ne les voient même pas ! Il faut l’avouer, c’est une championne née !
Je suis pas assez bien pour me rapprocher de Dieu, sous-entendu : et le sacrifice de Jésus, c’était pour les martiens. Cette pensée ancrée dans la religiosité et cachée sous un masque d’humilité conduit tout un tas de gens à passer par un intermédiaire pour s’adresser à Dieu, et à s’interdire la relation directe avec lui !
A chacun sa vérité, sa spiritualité : c’est un choix personnel, magnifique ! Une pensée qui prend de plus en plus de poids avec les années, on commence à s’habituer à la retrouver sur le podium. Elle pourrait faire croire qu’on peut simplement décider que la gravité n’existe pas, et ne plus en subir les effets.
Je suis sous la grâce, je peux donc faire n’importe quoi tout le temps partout. Une rébellion profondément ancrée permet à cette pensée de se matérialiser dans toute sa splendeur. Elle suggère qu’un enfant devrait passer sa journée à se rouler dans de fraîches bouses de vaches, puisque ses parents vont toujours le nettoyer, et ne laisse aucune place à la possibilité que l’enfant pourrait mieux apprécier d’autres activités et d’autres odeurs.
C’est pas comme ça qu’on rend un culte à Dieu je vous signale ! Facile d’accès, le jugement sur tout ce qui est nouveau incite sa victime à freiner des quatre fers (dans ce cas, la victime est un cheval), et ralentit, voire stoppe complètement, sa croissance. Il se branche bien sûr la religiosité, l’incrédulité, le contrôle. Capable de changer de visage comme de chemise, elle peut prendre les traits de Si c’est pas super chiant, c’est pas de Dieu. Sous cette forme, elle apprend aux chrétiens à lutter pour lire les enseignements les plus inaccessibles possibles, à faire des louanges aux airs d’enterrement, et à chercher à mériter un salut que Jésus leur a déjà offert.
Mais que se passe-t-il ? Nous observons une grande agitation se déplacer dans les gradins. Nos caméramans s’approchent pour que nous puissions y voir plus clair. Deux … non, trois figures bousculent le service de sécurité et pénètrent sans autorisation dans le stade. C’est du jamais vu ! Mais que fait la police ? Et qui sont ces inconnus ?
Leur identité est désormais affirmée, il s’agit de trois fauteurs de trouble bien connus des autorités : Amour, Vérité et Lumière, furieux et déterminés. Nous craignons qu’ils ne soient pas là pour demander des autographes.
Après avoir fait reculer sans ménagement nos intrépides caméramans, notre trio se rue violemment sur les pensées pourries. C’est un massacre. Pour ne pas choquer les âmes sensibles, nous ne décrirons pas cette scène sanglante. Quelques candidates parviennent à partir en hurlant, les bras en l’air. D’autres sont à terre, agonisant dans leur sombre sang.
En raison d’un incident technique, nous ne pourrons déterminer la championne des pensées pourries cette année. Nous vous remercions de votre compréhension et nous excusons pour ce désagrément.
Natalia, impératrice des championnats imaginaires
PS – Si je parle de ces pensées, c’est que je les ai toutes eu ! Certaines ont d’ailleurs encore du mal à comprendre qu’il faut quitter les lieux, malgré l’avis d’expulsion, et elles me les brisent toujours un peu (les doigts de pieds). Alors je me moque, certes, mais je me moque surtout de moi !
PPS – Pour la prochaine fois, tu peux faire la liste de tes pensées pourries. Après, soit tu les mets sur un podium pour savoir laquelle est la plus efficace et tu lui donnes une médaille, soit tu appelles Jésus pour les éclater sans distinction.
Sinon en ce moment, Dieu arrête pas de me parler d'adoration, entre-autres avec les bouquins de Merlin Carothers. Je les ais pas encore tous lus mais je recommande vivement.
Merci à Aurélie pour la relecture alors qu'elle est en pleine rentrée scolaire !
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